Créations

! MANIFESTE !
création 2024

!! PORTRAITS MANIFESTES !!
création 2023

À BRAS LE CORPS
création 2021

MES POINGS SUR LES I
création 2019

EST-CE QU’UN CRI DE LAPIN QUI SE PERD DANS LA NUIT PEUT ENCORE EFFRAYER UNE CAROTTE ?
création 2014 – Reprise 2017

MAIS IL FAUT BIEN VIVRE !
création 2016

LE PRINCIPE DU TRUC
création partagée 2016

BÂTIMENT B – CHAMBRE 214
création partagée 2014

L’Art (n’) E(s)T (pas) la Science ?
création 2012

LA VIE DE GALILÉE de Bertolt Brecht
création 2011

Le Primesautier Théâtre

Primesautier – adjectif : Spontané, vif, alerte.
Qui parle, décide ou agit sans réflexion préalable, d’une manière spontanée,
sans inhibition, selon son premier mouvement et ses impulsions.
Ex : Il engagea la conversation avec son caractère primesautier et son humeur primesautière, sans se rendre compte qu’il risquait d’en
dire plus que je ne voulais apprendre.


Implanté à Montpellier et développé par les artistes associés Antoine Wellens (Auteur-Metteur en scène) et Virgile Simon (Acteur-Metteur en scène), le Primesautier Théâtre s’est constitué au département Arts du Spectacle de l’Université de Montpellier III en 2003. Ses pièces proposent une approche réflexive, expérimentale et souvent documentaire de la création où se partagent tout autant la fabrication à vue de la fiction théâtrale que l’explication littérale des problématiques abordées. 

Le Primesautier Théâtre déploie sur le plateau un théâtre qui repose sur la construction d’une pensée collective, mise en jeu par la spontanéité des acteurs à l’œuvre dans le processus de représentation. Il crée ainsi une « esthétique de l’existence » favorable à une observation de nos manières d’appréhender le monde et d’exister en son sein. Plus qu’une représentation fidèle du réel, le plateau devient un lieu utopique ou l’acte de penser agit sur le monde théâtral qui l’entoure, le façonne et le construit dans l’instant de la représentation.

Saisir la logique de nos comportements est pour le Primesautier Théâtre une question esthétique, poétique et surtout une question nécessaire de compréhension de notre environnement social et politique. Chaque création devient donc l’occasion de faire exister un labyrinthe théâtral dédié au déploiement et à l’exploration de la pensée, car comme le souligne ici Cornelius Castoriadis :

Penser n’est pas sortir de la caverne, ni remplacer l’incertitude des ombres par les contours tranchés des choses mêmes, la lueur vacillante d’une flamme par la lumière du vrai Soleil. C’est entrer dans le Labyrinthe, ou plus exactement faire être et apparaître un Labyrinthe. (…) C’est se perdre dans des galeries qui n’existent que parce que nous les creusons inlassablement, tourner en rond au fond d’un cul-de-sac dont l’accès s’est refermé derrière nos pas, jusqu’à ce que cette rotation ouvre, inexplicablement, des fissures praticables dans la paroi.
 


Que ce soit par le prisme des Sciences, de la Sociologie ou de la Philosophie, la Compagnie s’empare des enjeux, des problématiques et des préoccupations contemporaines en les explorant par l’art théâtral dans un rapport au temps particulier, rythmé par des cycles de travail thématiques qui s’étirent sur plusieurs années.

Au cœur même de ces cycles, la Compagnie travaille à établir une relation privilégiée aux publics. Elle construit sa dynamique de travail et ses choix esthétiques selon un processus théâtral global. Elle envisage l’acte de création comme un ensemble cohérent d’actions culturelles et artistiques autour d’une même recherche et favorise un va-et-vient entre projets en direction d’amateurs et créations professionnelles pour faire du public un véritable partenaire de travail. Elle crée alors, avec lui, un système d’enrichissement mutuel et culturel, et ouvre de belles perspectives pédagogiques, artistiques et humaines, car, nous dit ici Bertolt Brecht :

1° « Oui, c’est écrit dans les livres mais allons maintenant voir par nous-mêmes »
2° « Penser est le plus grand divertissement de l’espèce humaine »
3° « L’art théâtral contribue au plus grand de tous les arts : l’Art de vivre ! »

Trois hypothèses de travail fondamentales que le Primesautier théâtre continue d’interroger dans le temps avec les publics.

©Fabienne Augié

Historique du Primesautier Théâtre

En 2003 La cie Primesautier Théâtre est créée par un groupe d’étudiants regroupés autour de la notion de spontanéité de l’acteur.

De 2005 à 2010 la Cie se professionnalise et signe une convention avec le Lycée Agropolis de Montpellier. Le lycée devient alors le lieu des expérimentations et de répétition des créations Elektrik Capharnaüm, Le Trombinoscope du voyageur d’Antoine Wellens. Il rencontre Alors Marie Reverdy (Dramaturge) avec laquelle ils théorisent le travail sur la spontanéité de l’acteur et les contaminations possibles entre les différents niveaux de dramaturgie à l’œuvre dans la fiction théâtrale. Marie Reverdy préfacera deux ouvrages d’Antoine Wellens, Elektrik Capharnaüm (édition La Musaraigne et L’Antégone D’ (ou que dit le Cochon quand le fermier l’égorge ?) aux éditions de L’Harmattan et ils mèneront ensemble une résidence à l’Université de Grenoble.

En 2010 la Cie ouvre un premier cycle de travail autour des rapports entre Arts, Sciences et réel toujours en collaboration avec la dramaturge Marie Reverdy. Ce cycle s’ouvre par la vie de Galilée de Brecht pour lequel la cie reçoit l’aide au projet de la DRAC Occitanie. (La vignette, Le printemps des Comédiens, le Théâtre jacques Cœur de Lattes.) Puis en partenariat avec l’université des sciences de Montpellier II, entre en immersion auprès des chercheurs et étudiants en science pour la création documentaire L’art (n’)e(s)t (pas) la science ? (La vignette, Printemps des comédiens, Périscope de Nîmes, Les scènes croisées de Lozère, Théâtre Jacques Cœur de Lattes…) Le primesautier Théâtre met en place deux expérimentations théâtrales et documentaire mettant en prise des étudiants en Arts et en Sciences : C’est quoi un étudiant en science ? et Excuse-moi mais je suis d’accord avec toi ! (Festival Hybrides de Montpellier)

En 2014, suite à la rencontre avec le sociologue Jean constance la cie prend un tournant sociologique et s’immerge dans les cités U de Montpellier afin de créer un spectacle in situ au long cour mis en scène par Virgile Simon et Antoine Wellens où durant 5h30 le public est invité à déambuler dans les cité U à la rencontre de nombreuses formes documentaires et artistiques qui montre le quotidien de ces étudiants. (CROUS de Montpellier, Festival Hybride, ZAT de Boutonnet)
Parallèlement à ce travaille sociologique, la Cie tisse de nouvelles collaborations et poursuit son travail de recherche sur les niveaux de jeu et les dramaturgies plurielles. Elle créée avec la cellule Sorin Rétière, le musicien Mickaël Gaudé et l’acteur Virgile Simon un objet Hybride : « Est-ce qu’un cri de lapin qui se perd dans la nuit peut encore effrayer une carotte ? » (texte d’Antoine Wellens édité aux éditions de l’appartement). Véritable performance pour un acteur aux prises avec une scénographie interactive, ce spectacle sera créé à la Baignoire de Montpellier, puis à la loge à Paris. Il sera repris en 2017 au Théâtre Jacques Cœur de Lattes, à L’horizon-Recherche et création de La Rochelle ainsi qu’au Théâtre des Halles durant le Festival Off d’Avignon.
La cie intègre la Fabrique de la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau à laquelle elle sera associée durant 3 ans et est conventionnée par le département.

En 2015, La compagnie renforce sa collaboration avec Jean Constance et décide d’ouvrir un nouveau cycle de travail sur l’œuvre de Richard Hoggart autour des « cultures populaires » et est conventionnée par la région Occitanie.
Ce cycle verra tout d’abord la création de Mais il faut bien vivre ! (Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau, Le Péricope de Nîmes, les Scènes Croisées de Lozère, le CDN / Dijon Bourgogne, le Théâtre Antoine Vitez d’Aix en Provence dans le cadre de la Biennale des écritures du réel de Marseille…).
En partenariat avec le Théâtre Jean Vilar de Montpellier le Primesautier Théâtre entre en immersion au quartier Paillade-Mosson et créé Le Principe du truc, création partagée, immersive et documentaire dressant la cartographie artistiques des habitants et associations de ce quartier. Antoine Wellens et Virgile Simon renforce leur travail commun et complémentaire de mise en scène, ils décident de co-diriger artistiquement le Primesautier Théâtre.
Ce cycle autour de Richard Hoggart se clôturera par la création de Mes poings sur les I de Soufyan Heutte, auteur de la Paillade-Mosson rencontré lors du principe du truc. (Théâtre Jean Vilar, Scènes Croisées de Lozère, Ciné/théâtre de Saint Chély d’Apcher, L’horizon Recherche et création de La Rochelle, Saint Jean de Védas, La Manekine/Hauts de France…)

En 2019, le primesautier théâtre continue son travail de recherche autour des mécanismes de domination sociale et a ouvert un nouveau cycle de travail autour de la philosophie de Simone Weil.